Only Barely Still
On n’a jamais considéré l’Arctique comme un territoire pour les femmes. Tout au long de l’histoire, on a pensé que les femmes n’étaient pas adaptées aux challenges d’une vie isolée dans un environnement sauvage. Les populations non indigènes de l’Arctique ont depuis longtemps assimilé la région polaire à un paysage aride et inhospitalier où seuls les hommes les plus résistants pouvaient survivre. Ainsi la fermeture systématique du monde arctique aux femmes s’est développée sur cette affirmation de la nature par essence aventurière et technicienne de l’homme. Néanmoins, dans le monde occidental, on attribue à l’Arctique et à la Nature en général des caractéristiques féminines.
À l’origine, l’Arctique était vu comme une région à conquérir et à pénétrer.
Bien que cette considération ait changé à l’époque post-coloniale, la zone arctique reste perçue dans l’imaginaire collectif comme un espace pur et immaculé, nécessitant notre protection. Un paysage vierge et aride en détresse. Cette image simpliste et univoque d’un objet de désir ne correspond pas à la réalité. Le projet Only Barely Still a pour intention d’ouvrir une autre narration de l’Arctique et de son imaginaire collectif, tout en restant sur le fil et en captant la synergie de ces deux idées fausses sur l’Arctique et les femmes.
Catherine Lemblé est l’une des deux lauréates des «Propositions d’artistes» 2021, appel à projets annuel initié par Contretype.
Traduction : Contretype
Website: www.catherinelemble.com
© Catherine Lemblé, Sarah & Nemo, Only Barely Still, 2017, 50 x 40 cm Inkjet print on photo rag, dibond, oak frame, non-reflective glass / © Catherine Lemblé, Sea of Teeth, Only Barely Still, 2020, 90 x 112,5 cm, Print on youtac / © Catherine Lemblé, Mia inside Mine 7, Only Barely Still, 2021, 50 x 40 cm, Inkjet print on photo rag, dibond, maple coal frame, non-reflective glass