archipel_1
Du 12 janvier au 31 mars 2024, Contretype présente la seconde édition du projet archipel, un temps fort de son nouveau programme artistique. L’exposition archipel a pour objectif de soutenir la création photographique émergente, en Belgique et plus spécifiquement sur les territoires bruxellois et francophone.
Contretype se définit comme un centre d’art. Il entre dans ses missions de favoriser la découverte et la visibilité des nouvelles expressions, comme de consacrer des budgets à la production de nouvelles œuvres. Qu’il s’agisse d’expositions, de résidences, d’éditions ou de toute autre action, Contretype se positionne comme un lieu pour l’expérimentation, comme un interlocuteur professionnel de référence pour les artistes et comme un acteur dynamique de l’écosystème culturel, à Bruxelles et en Belgique.
archipel est un projet récurrent chaque année au mois de janvier. C’est avec archipel que Contretype participe au Photo Brussels Festival, qui se déroulera cette fois du 25 janvier au 25 février 2024.
Pour archipel_1, 6 photographes auteur.ices de moins de 40 ans ont été sélectionné.es par un jury d’expert.es pour la diversité, la qualité et la pertinence de leurs recherches. Photo, vidéo et installation sont les moyens qu’ielles ont choisis pour parler de leur rapport au monde, entre témoignage documentaire et approche poétique, résonances intimes et confrontation à des problématiques sociétales, questions de genre ou d’économie de l’image. Chacun.e développe des choix esthétiques et formels singuliers et adaptés à sa recherche. Contretype offre à chacun.e la possibilité d’investir son propre espace, de manière à pouvoir présenter son travail de la manière la plus juste. Ainsi, bien plus qu’une exposition, archipel est un ensemble de 6 accrochages, un coup de projecteur sur la création émergente actuelle sur la scène belge, dans le domaine de la photographie contemporaine et de l’image. Il s’agit de donner à voir une photo (partielle!) de ce qui se joue ici et maintenant dans le monde de l’image, de donner à voir comment celle-ci s’adresse au monde, par un éventail d’approches singulières.
Sur 93 dossiers de candidature réceptionnés, les 6 lauréats d’archipel_1 sont :
• Francesca COMUNE
• Aubane FILEE
• Lilly LULAY
• Juliet MERIE
• Pascal SGRO
• Antonin WEBER
Le comité d’expert.es réuni par Contretype pour les sélectionner, qui se renouvelle par partie chaque année, a été composé pour cette édition de :
• Emmanuel D’AUTREPPE, auteur et enseignant (ESA Saint-Luc Liège), organisateur d’expositions, collaborateur à L’image sans nom et aux Éditions du Caïd
• Jean-Marc BODSON, photographe, critique spécialisé en photographie à La Libre et commissaire d’exposition indépendant
• Olivier GEVART, collectionneur et Directeur de l’espace Été 78
• Olivier GRASSER, Directeur de Contretype
• Anne LACOSTE, Directrice de l’Institut pour la Photo à Lille
• Juliette ROUSSEL, Présidente de Contretype
• Marcel TOP, artiste-auteur dans le domaine photographique, lauréat d’archipel_0 en 2023
Les œuvres des 6 artistes présenté.es dressent une cartographie des préoccupations d’une époque et des représentations qu’elles inspirent.
Les lauréat.es
La photographe partage sa vie entre Bruxelles et Francfort. Son travail, déjà largement présenté au niveau international mais pour la première fois à Bruxelles, se construit sur une analyse des médias et des flux d’images qui font interface entre la sphère privée et la sphère publique. Sa série Digital Dust peut se définir comme un autoportrait par défaut, constitué par l’accumulation de toutes les images stockées sur son smartphone en une année. Elle est un amalgame organisé d’images fragmentaires et semi-transparentes. Elle interroge la subjectivité de la mémoire individuelle face aux technologies de la reconnaissance et de l’identification, invitant le spectateur à regarder au-delà des écrans. Elle aborde les questions de l’(in)visibilité et de l’(in)transparence au sein de la nouvelle économie de l’image.
Juliet MERIE Hosted By Red Dust
Juliet MERIE présente un travail entre photo et littérature, qui interroge l’idée de “faire lieu”. Sa proposition, Hosted By Red Dust, porte sur la question du paysage. Mais il est clair qu’il ne s’agit pas de faire écho au style “pictural”, assimilé aux jardins ou au paysagisme, mais bien à la question du lieu, du site, de l’environnement.
Francesca COMUNE No one can move this house
Napolitaine d’origine, ancienne étudiante à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Francesca COMUNE poursuit une recherche à la fois documentaire et poétique qui pourrait s’apparenter à un processus archéologique. Elle interroge les strates d’histoire, d’activités humaines et de paysages qui composent l’environnement dans lequel elle a grandi. Cet enchevêtrement de couches et d’affleurements se traduit par une installation, No one can move this house, que le public est invité à traverser, sorte d’architecture ou de grille de lecture qui offre la possibilité de multiplier les points de vue et de perception.
Pascal SGRO Le Jardin du Lunch
Pascal SGRO présente un ensemble de photographies intitulé Le jardin du lunch, réalisées dans une cafétéria de grande surface. Il s’efforce de saisir le caractère profond de cet endroit, de peindre une image de son atmosphère unique. Cet endroit, immuable si ce n’est désuet, est une source de souvenirs et d’émotions personnelles en même temps qu’il est le théâtre d’une humanité que Pascal SGRO documente, à la fois tendre et amusée. Un peu comme la fameuse émission de télévision Strip Tease, Le jardin du lunch pourrait être un documentaire dans lequel le commentateur s’effacerait pour laisser parler les protagonistes d’une vie de tous les jours, d’une intimité quotidienne.
Aubane FILEE Nous sommes légitimes
Diplômée de l’ESA Saint-Luc à Liège et poursuivant des études en cinéma à l’INSAS à Bruxelles, Aubane FILEE développe un travail à caractère politique et militant.
Pour archipel_1, elle présente l’installation multimédia Nous sommes légitimes, à mi-chemin entre photo et vidéo, qui traite des agressions sexuelles et qui entend donner voix à des victimes souvent ignorées. Elle choisit ses médiums en fonction du message à partager. Il s’agit pour elle de « produire pour se libérer des affects refoulés, des conflits (in)conscients, des événements traumatiques. »
Antonin WEBER Les Masculinités
L’ensemble Les masculinités d’Antonin WEBER, inspiré par une réflexion de l’écrivaine féministe Virginie Despentes constitue une ambitieuse recherche à caractère sociologique sur la question de la virilité. Il interroge notre notion de la masculinité à travers les histoires intimes d’hommes qui essaient, à leur manière, de déconstruire leur genre ou au contraire, de suivre les normes sociétales pour « être de vrais hommes ». Antonin WEBER tente d’établir un dialogue entre nos différentes perceptions de la masculinité.